La conception de l’erreur diffère selon les pays. Au Canada ou au Royaume Uni, elle est vue comme une bonne occasion d’apprendre, alors que pour notre société l’erreur est souvent teintée d’une valeur négative… Cela engendre de fait un sentiment mitigé qui touche aussi bien les dirigeants en entreprise qui n’aiment pas voir leurs salariés faire des erreurs, que les salariés qui n’aiment pas en faire. Cette vision fermée de l’erreur met de côté ses aspects positifs.
La peur de commettre une erreur a, de son côté, des impacts néfastes, tant la situation est mal vue et mal vécue. Elle peut créer un réel blocage, en générant soit une pression intérieure de perfection, soit une modération pour éviter d’en commettre, ce qui restreint le développement des capacités et de la créativité, et qui ôte également toute envie de sortir de sa zone de confort. Sans marge d’erreur possible, une personne aura donc tendance à se limiter et à se renfermer sur elle-même, diminuant par ailleurs la communication et la bonne entente au travail. Autant dire qu’il serait tout à notre honneur de vouloir se débarrasser de ce sentiment.
Considérer l’erreur comme une opportunité
L’erreur sous un aspect beaucoup plus positif peut complètement changer la dynamique d’une entreprise. Elle est porteuse d’une ouverture considérable que salariés comme managers devraient penser à prendre en compte. L’idée est de ne plus ressentir l’erreur comme une honte mais plutôt comme un élément complémentaire de réflexion sur le sujet étudié. Nous apprenons donc de cette erreur et cherchons une solution nouvelle en se basant sur son analyse. Commettre une erreur, qui est bien entendu un acte non intentionnel, devient ainsi une expérience dont on sort grandi.
Les salariés comme l’entreprise en bénéficient
Intégrer cette nouvelle conception de l’erreur et sentir finalement que l’on a la possibilité de se tromper, engendre automatiquement un sentiment positif. Non seulement le salarié pourra plus facilement donner le meilleur de lui-même car il ne sera plus paralysé par l’appréhension d’un retour accablant, mais il osera plus aisément proposer ses idées, même les plus audacieuses, sans ressentir de gêne. Il en résulte un renforcement du sentiment d’appartenance à son entreprise, tant il se sentira suffisamment en confiance et bien dans son travail. Et si chaque salarié s’implique de la sorte, l’entreprise s’en verra tout naturellement plus performante et plus créative, donc plus innovante.
Instaurer le droit à l’erreur en tant que manager
Comment un manager devrait – il se positionner alors qu’il a lui-même la responsabilité des erreurs commises par son équipe ? Afin d’en tirer les meilleurs bénéfices pour l’entreprise et les salariés, le manager aura à travailler sur sa posture en faisant plus confiance à son équipe. En se mettant au service de ses collaborateurs, il fera preuve d’humilité, les laissant s’exprimer davantage et leur donnant une autonomie suffisante pour laisser libre cours à leur créativité et prise d’initiatives. Il devra également assumer ses propres erreurs, invitant par son exemple à ne pas les cacher et à en discuter. Ce sont des attitudes qui aideront ses collaborateurs à se libérer d’une potentielle inquiétude. Les erreurs qui seront commises ne seront pas blâmées mais pourront être sujets de discussions collectives et constructives qui permettront à toute l’équipe de progresser puis d’avancer en développant de nouvelles idées. L’évolution et l’innovation pour une entreprise sont difficiles à concevoir sans accepter d’éventuels échecs. C’est en se trompant que l’on apprend et que l’on peut s’améliorer. La libération des collaborateurs de cette peur de l’erreur permet de réaliser des transformations positives au sein d’une entreprise et de dynamiser son fonctionnement. Les échanges sont favorisés, plus constructifs, et la cohésion d’équipe est renforcée, reflet d’un respect mutuel où les idées sont partagées avec fluidité. Cela pourrait bien faire partie des secrets amenant une entreprise à sa réussite…
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